Journee internationale de lutte contre les violences faites a toutes les femmes : fini de se taire

Journee internationale de lutte contre les violences faites a toutes les femmes : fini de se taire

Parce qu’elles refusent d’etre plus longtemps victimes des desordres et derives de une societe, ces dames sortent de leur silence et prennent la parole, autant pour denoncer que pour revendiquer.

Liberation, edition papier datee du jeudi 9 novembre. A la Une, quatre jeunes filles, regards sombres, levres closes. Quatre femmes, pourtant, qui parlent a visage decouvert en pages du quotidien national. Qui accusent, c’est le gros titre, racontent les viols, des agressions ou le harcelement sexuels dont elles disent avoir ete victimes, comme quatre autres temoins entendus via des journalistes. Le presume coupable se nomme Patrick Poivre d’Arvor, livre a l’opinion publique pour des agissements s’etirant de 1993 a 2008. « Notre procureur d’une Republique de Nanterre, dans une enquete approfondie, a considere que, ou des faits etaient prescrits, ou ils n’etaient nullement etablis, ou ils ne correspondaient a aucune infraction », s’est empressee de reagir me Jacqueline Laffont, l’avocate de l’ex-presentateur tele vedette, sur France 5. Denoncant une « orchestration mediatique » et restant nos deux pieds ancres sur le terrain judiciaire. La ou Libe defend, avant toute nouvelle consideration, le droit a l’information.

Pour ou contre une telle couv’, ce n’est jamais le debat. L’essentiel, ici, est en general ailleurs. Dans ce que ces dames ont accepte, peut-etre au nom de beaucoup d’autres : rompre le silence. Porter Notre parole de l’ensemble de celles qui souffrent, a l’abri des regards trop souvent. Celles dont les cicatrices ne se referment pas vraiment, puisque le delai de prescription se cantonne au monde en justice. Celles que le mouvement #MeToo, enclenche en 2017 par-dela l’ocean Atlantique avec l’affaire Weinstein, a cherche et cherche bien a liberer de leur fardeau. Leurs fardeaux, au pluriel, notre societe moyenageuse en bien des points ne leur epargnant aucune forme de violence. Alors oui, c’est temps, il est grand temps de crier « assez ! ». Stop !

Les chiffres qui fendent le c?ur

Faut-il rappeler nos chiffres qui fendent le c?ur ? En 2020, 102 femmes ont ete tuees en France par leur partenaire ou ancien mari, d’apres une etude dans « nos mouvements violents i  l’interieur du couple » devoilee votre ete avec le ministere de l’Interieur. 102, soit une l’ensemble des trois semaines. Notre mode etait a la baisse, certes, mais 2021 parait accoucher du pire. Mardi 16 novembre, 101 victimes avaient deja ete recensees par le compte Facebook Feminicides par compagnons ou ex, statistique a manier toutefois avec prudence. Parmi elles, Stephanie Di Vincenzo, 22 ans, poignardee en emplie rue a Hayange, au mois de mai. Parmi elles aurait pu figurer aussi Sevgi Karacan, miraculee, le 3 juin, d’un « dechainement de violence » pour copier les mots de Christian Mercuri, procureur de Metz a l’epoque des faits. Une roule blanche avait ete organisee dans le quartier de Borny deux jours apres le drame, Afin de soutenir Sevgi et sa famille.

Pour reclamer aux pouvoirs publics, a J’ai justice, a Notre police une action plus coordonnee et davantage de resultats en matiere de lutte contre les feminicides. Au milieu de ce cortege, des elus qui, a Metz, sous l’impulsion du groupe d’opposition Unis, ont adopte une motion a l’unanimite en conseil municipal, le 8 juillet, inscrivant votre combat au c?ur de leurs priorites. Sous les banderoles, le collectif messin Notre Grenade, egalement, lequel affiche sa colere sur les murs de la ville, a grand renfort de collages et slogans chocs. Des jeunes femmes engagees, comme celles du Zonta Club de Metz, a decouvrir dans votre « Projecteur » d’une Semaine. Plusieurs jeunes filles qui ne se tairont plus, qui ne se tairont gui?re tant que notre agence continuera a leurs yeux d’ignorer leurs revendications, meilleur site de rencontre gratuit russe leur realite, de s’appuyer via des reflexes archaiques meme si elle est engagee sur la voie du progres. Un homme = une femme, c’est tout con. Cela pourrait etre temps libre de se fourrer ca dans le crane.

Prise de conscience

S’exprimer donc, haut et vraiment, et pas juste Di?s Que Notre fond frappe, quand l’emprise masculine s’exerce au sein d’ ses derives nos plus detestables. Les motifs d’indignation, des besoins d’evolution (de revolution ?) ne manquent nullement. Il en va ainsi de l’univers professionnel, ou l’egalite de traitement, l’egalite salariale entre jeunes femmes et hommes ne semblent toujours pas acquises, en depit d’la prise de conscience operee avec nombre d’entreprises. Il en va aussi de la sphere politique, ou les elues au feminin n’hesitent plus a se constituer en reseau pour penser halte au sexisme et exiger un du : des portefeuilles plus lourds, des responsabilites accrues en lien avec leurs competences reelles. Cela en va enfin de l’essentiel, du droit de vivre sa maternite en etant protegee avec son employeur et ecoutee dans ses doutes, dans ses douleurs. De bien ce qui, « elles » osent parler desormais, ainsi, gui?re juste au sein des pages qui suivent. Car quand on est femme, on devoile a present ces choses-la…